Des abeilles sauvages à Viodos



C'est à la lecture d'un article web que m'est venue la curiosité à propos des abeilles sauvages. Je lisais justement un article traitant de la mort des abeilles domestiques et des conséquences sur la pollinisations des fruitiers et, à propos de pollinisation, l'auteur précisait que dans cette dernière fonction les abeilles sauvages et les guêpes jouaient un rôle aussi important que les abeilles domestiques. Je suis allé au site « abeillessauvages.com » et j'ai découvert un monde nouveau, ludique et surtout très accessible.
L'abeille sauvage ne fait pas de miel, elle ne vit que quelques semaines, fabrique quelques cocons où elle place une larve, du pollen pour la croissance de la future abeille et, élément le plus intéressant, chacun chez soi peut les aider à réaliser ces cocons et contribuer à la reproduction de ces pollinisatrices. D'autant plus que des sites web de Belgique et de Suisse témoignent d'expériences réussies, je me suis lancé dans la fabrication d'un nichoir.
J'ai placé un grand tiroir protégé par une tôle à 1,5 mètre de hauteur à côté des arbres fruitiers, exposé au sud, suivant les conseils du site abeillessauvages.com. J'y ai placé deux petites caisses en bois avec des tubes de papier kraft de 12 cm de long, enroulés avec un stylo Bic et maintenus par du scotch. J'ai mis aussi des morceaux de bois, du pommier, du chêne et du bois rouge (j'habite Viodos et la scierie Idiart en fournit beaucoup) sur lesquels j'avais percé de multiples trous de 8mm et 10mm sur une profondeur d'une quinzaine de cm.



J'ai été surpris par la précocité de l'apparition des abeilles sauvages, dès le début du mois de mars, elles virevoltent et cherchent des endroits pour y placer leurs cocons. En fait elles démarrent dès que la température atteint 12°C. Le premier printemps j'ai vu 4 cocons fermés et le deuxième j'en ai compté 25, une progression qui a confirmé ma curiosité. La plupart des cocons étaient placés dans les morceaux de chêne et quelques uns dans les tubes en papier kraft. Cette année, pour le 3ème printemps, je suis allé regarder plus souvent le nichoir et dès les premiers jours ensoleillés, les abeilles sont apparues : deux grosses abeilles toutes noires qui ont rapidement disparu, deux dizaines de petites abeilles qui étaient actives pendant trois semaines puis qui ont disparu. Maintenant, 12 avril, ce sont des abeilles du même type mais un peu plus grandes qui installent des cocons dans le chêne mais aussi dans le bois rouge mis en place l'an dernier.
Le site abeillessauvages.com m'a renseigné sur ces abeilles : la petite de mars semble être la Osmia Rufa. Il y a 2.500 abeilles sauvages en Europe mais cette variété est bien installée dans notre région. En fait il s'agit d'une abeille charpentière car elle installe son cocon dans les bois. Il y a aussi l'abeille maçonne, la Osmia Cornuta, qui préfère les trous dans les vieux murs et le sol. Il s'agit d'abeilles solitaires, il n'y a pas de reine ni de besognes collectives. Comme elles ne ramassent pas le pollen en quantité comme les abeilles domestiques, elles volent plus vite et pollinisent 4 fois plus.



En lisant ces articles je me suis rendu compte que les abeilles sauvages et les guêpes participaient beaucoup à la pollinisation. Comme bien d'autres durant les années antérieures, j'avais mis en place des pièges à frelons asiatiques et j'avais remarqué que beaucoup de guêpes y étaient prises. Aussi cette année, je n'ai pas mis de pièges à frelons pour ne pas mettre à mort des guêpes si utiles à la pollinisation.
C'est ainsi que, favorisant la vie des abeilles sauvages Osmia Rufa, je suis devenu Osmiculteur. Ce matin, sous un cerisier en fleurs, j'ai compté deux abeilles noires domestiques et trois abeilles Rufa en train de butiner. Le goût de cerises de cette année en sera bien meilleur.

Allande Etxart

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