Symboles et traditions


Tradition et histoire


Au Pays-Basque, dans chaque maison du village avait un prie-Dieu spécifique dans la nef de l'église, elle était occupée régulièrement par la maîtresse de maison. Durant les mois suivants au décès d'un membre de la famille, elle prenait sa place habituelle avec une corbeille ( ezko-zarea ) contenant la cire filée d'abeille qui était allumée pendant la durée de la messe. Mais auparavant, les femmes du voisinage étaient venues assister à la veillée funèbre avec une corbeille de cire filée, elles y avaient tenue la corbeille allumée pendant la veillée puis avaient laissé le rouleau de cire dans cette maison.




Dans chaque village officiait une cirière ( ezkogilea) qui filat les rouleaux au moyen d'un appareil à filière ( bientôt paragraphe sur filage ).


Au Pays Basque, les croyances populaires évoquent deux manières de se protéger contre la foudre : marcher une branche d'aubépine à la main ou recourir aux restes de cire d'abeilles brûlées à l'occasion de certains rites religieux.
La protection de la cire s'étendait également aux hommes: quelques gouttes étaient versées dans le béret ou sur certains bijoux.
Aux environs de Mauléon, on croyait qu’une goutte de cire déposée sur des oeufs couvées préserverait de l’orage et assurerait la naissance des poussins.


Pendant longtemps les abeilles étaient élevées dans des ruches tressées recouvertes de bouse de vache. Ces ruches n'abritaient que de modestes essaims qui dès le printemps venu essaimaient faute de place dans la ruche. La cueillette des essaims demeurait donc un moyen privilégié pour reconstituer ou augmenter le rucher familial. En raison de l'importance des produits de la ruche ( cire et miel ), ces essaims faisaient donc l'objet d'un suivi. Une fois l'essaim localisé, sur un arbre, on traçait une croix ou bien on emporté un peu de l'écorce de l'arbre. Ainsi marqué, un voisin ne pouvait s'accaparer l'essaim. Il ne restait plus alors qu'a courir jusqu'à la maison pour ramener une ruche et inviter les abeille à y rentrer.



Symbolique


En Pays Basque, l'abeille était un animal sacré. On se refusait à vendre des abeilles pour de l'argent mais on pouvait les échanger avec l'étoffe ou du froment. Quand on proposait à un essaim d'abeilles de venir s'installer dans une ruche préparée à cet effet, on disait : «  Tzauri, andere ederra » ( venez belle dame).


A la mort du maître ou de la maîtresse de maison, le premier voisin allait aux ruches et leur annonçait le décès. De même, il allait à l'étable et obligeait les animaux à se lever. A Laguinge, on disait : «  Iratzar zitee, bürüzagia hil zaizüe » ( réveillez-vous le(la) maître(sse) de la maison est décédé(e). Au départ du cercueil vers l'église, on soulevait un couvercle de ruche.
En effet, les abeilles et les chevaux étaient considérés en Pays Basque comme des animaux psychopompes, c'est-à-dire aidant l'âme à rejoindre son ciel.
Dans la Grèce Antique, l'abeille était identifiée à la déesse Demeter, elle pouvait figurer l'âme descendue aux enfers, ou bien au contraire, elle matérialisait l'âme sortant du corps.
En Europe, on trouvait l'abeille figurée sur les tombeaux, comme signe de survie post-mortuaire. Car l'abeille était symbole de résurrection, elle passait les trois mois d'hiver sans sortir puis réapparaissait au printemps.
Pour les Celtes, le symbolisme de l'abeille évoquait les notions de sagesse et d'immortalité. Et encore aujourd'hui, en irlandais moderne, la cire d'abeille désigne aussi la perfection.




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