samedi 23 mai 2015

Alaistair Stephen




Nous nous sommes aventurés jusqu'à Idaux-Mendy vers de nouvelles perspectives, notre interlocuteur étant d'origine Anglaise. Devant nous, une maison aux volets bleus avec des pierres apparentes se mariait avec le décor rustique du village. Nous frappons à la porte et aussitôt notre apiculteur apparu accompagné de son minuscule chien qui compensait sa petite taille par des aboiements aigues. Mr. Stephen invita à prendre place autour de la table et nous proposa du café ou du thé, nous reconnaissions là, la culture Anglaise. C'est par un accent « British » qu'il raconta sa nouvelle vie en France.




En Angleterre, il menait une vie de commercial « enfermé dans un bureau », mode de vie totalement différent de celui qu'il mène aujourd'hui. Il comprit qu'il était « Un homme de dehors ». Il se considère différent des autres apiculteurs du fait qu'il ai approfondi dans la perspective commerciale du miel. Il nous expliqua par la suite que son objectif était de différencier son miel et de se démarquer des apiculteurs Basques, d'où son slogan original « Ruches des cimes ».






Venu en France pour rechercher plus de terrain, il se lança dans l'apiculture, domaine qu'il ne connaissait pas jusque-là. Après avoir été suffisamment informé, Grâce à un livre, il se rendit dans une association qui lui fournit du matériel et des ruches. Il fallait à ce moment se procurer des abeilles. Il les trouva à Roquiague où on lui donna des ruchettes pour attraper des essaims qu'il entreposa dans un bois. Mais il se les fit malheureusement voler. Il continua à acheter d'autres ruches. Un jour, M. Daviton l'avait appelé pour venir piéger un essaim, son tout premier.

Sa première récolte - environ 15 pots de miel - suffisait à le rendre heureux. Cependant l'hiver suivant fut rude et emporta avec lui deux ruches, ainsi que son enthousiasme, qui le poussa à abandonner l'apiculture durant trois années.

Il travailla en temps que salarié dans une agence immobilière à Navarrenx. Par la suite il partit travailler à Oloron en tant qu'agent immobilier indépendant. Mais pour des raisons financières, il dut arrêter cette activité. Il prit un congé parental puis rechercha du travail. Mais n'ayant pas droit au chômage, ils lui proposèrent un stage. Il en trouva dans le domaine du tourisme, idéal par rapport à la langue, mais cela ne le satisfaisait pas spécialement. Ne trouvant aucun autre lieu de stages, sa femme lui souffla alors l'idée d'un stage chez un apiculteur. Sur ces mots, il prit rendez-vous auprès de M. Bedecarats où il apprit énormément. Nettoyage des ruches vides en atelier lorsqu'il pleuvait et travail dans les champs avec les abeilles les jours de beau temps, ce stage lui plut. Il nous raconta qu'il avait participé à la transhumance durant une nuit et à l'Abbaye de Sordes pour la pollinisation des kiwis.

Ce stage lui donna à nouveau l'envie et la motivation de se relancer dans l'activité apicole. Il replongea alors dans son livre et avec l'aide de certains apiculteurs comme Pettan Behoteguy, il pu en faire son métier. Il est agréablement surpris par le fait qu'ici, les apiculteurs s'entraident, il n'y a pas de concurrence. En effet, au vu des inquiétudes grandissantes, une solidarité s'est installée, malgré les points de vu divergents.

Aujourd'hui, malgré des difficultés de compréhension des normes françaises, M. Stephen Alaistair a su tirer son épingle du jeu. Il a 22 ruches et n'ayant pas de connaissances particulières sur les espèces d'abeilles, selon les dires de Pettan, il aurait l'abeille noire et la buckfast. Il continue tout de même en interim chez M. Bedecarats. Il a pour objectif de vendre du miel à des magasins, à Mauléon par exemple. Il faut environ 250 ruches pour arriver à un SMIC. Mais pour lui l'apiculture n'est qu'un revenu supplémentaire et bien sur une passion avant tout. Il transhume ses ruches à Issarbe pour la bruyère grâce à son 4X4, et fait le tilleul à Charrite de bas.











Il nous raconta notamment que la bruyère est le roi des miels en Angleterre, c'est le plus cher. Il nous fit goûter plusieurs sortes de miels et même du pollen. Il nous expliqua que le pollen contient toutes les vitamines nécessaires au corps humain sauf le B12 se trouvant dans la viande, il en donne une cuillerée à ses enfants chaque jours pour compenser, lorsque ceux-ci ne veulent pas manger de fruits et légumes. On le trouve dans les boutiques spécialisées ou « bien-être » et ce pollen n'est pas ou très peu connu à son goût. Dans la glace à la vanille de Madagascar, nous dit-il, la douceur de la vanille et le croquant du pollen séché forment un délicieux mélange de textures.

C'est sur cette succulente recette que notre conversation prit fin et nous sortîmes de la maison. M. Stephen tenait à nous montrer son 4X4, ainsi que des hausses de ruches entreposées dans la remorque. Aline en profita pour prendre des photos. 




Après des remerciements et poignées de mains chaleureuses, nous partîmes en direction de Mauléon, le goût sucré du miel encore en bouche. Onze heures était affiché sur nos montres et l'envie de manger se faisait ressentir.







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