samedi 23 mai 2015

Jean Beaudéant



Accompagnée par Fabienne, nous prîmes la route d'Ordiarp. Direction quartier Garaïby.
Nous trouvons sur notre droite le panneau « vente de miel ». Après avoir monté une pente étroite nous arrivâmes devant une très grande maison avec son caractère souletin. Descendus de voiture, monsieur Beaudéant nous attendait devant la porte. Après les salutations d’usage, il nous fit entrer.

Assis autour de la table, nous nous présentâmes et commençâmes la discussion sur les abeilles. Fils d'agriculteur et agriculteur lui-même il a hérité de la passion des abeilles transmise par son père. Au sujet de son père M. Beaudéant nous dit : « Il était parti huit mois chez un professionnel à Limoges pour en savoir plus sur l'apiculture. En ce qui concerne la race, il n'est pas certain d’avoir la plus pure du coin, celle de l'abeille noire, sachant que beaucoup d'apiculteurs travaillent avec des races issues de l'importation et que les races se mélangent lorsque l’on ramasse des essaims. Il ajoute qu'on ne peut pas garder totalement la race pyrénéenne.Tant bien que mal il essaye de travailler avec l'abeille noire des Pyrénées car celle-ci est mieux adaptée que les autres qu'il juge fragile et sujettes à de nombreux maladies. Même si l'abeille des Pyrénées est plus piquante, dit-il, elle est rustique.
Il nous parla aussi du fait qu'autrefois il y avait des ruches dans chaque ferme. Mais la technique de la récolte impliquait qu’on devait tuer les abeilles avec l'aide d'une mèche soufrée. Autrefois on ne se souciait pas du tout de cela, sachant qu'il y avait des abeilles partout dans les maisons et les bois. Depuis, la modernisation de l'agriculture après la seconde guerre mondiale balaya l'ancienne agriculture paysanne proche de la nature et des abeilles. Les techniques agricoles d'aujourd'hui, notamment sur l'utilisation des pesticides se révèlent néfastes. Beaucoup les utilisent en début de printemps qui est aussi le début de la saison pour les abeilles.

Puis M. Beaudéant constate depuis deux ans le changement de climat et aussi, malheureusement, les maladies qui ravagent les ruchers notamment le varroa.
Aujourd'hui personne ne peut se permettre de tuer les abeilles, sachant qu’elles sont menacées.

Pour M. Beaudéant, les ruches standard sont les mieux. Pour le moment de la récolte, il met un étage supplémentaire appelé « corps de ruche » où se trouve le miel et d'où il fait descendre les abeilles avec l'aide d'un souffleur placé en bas de la ruche. En comparaison avec l'ancienne technique, il raconte aussi qu’autrefois les chasseurs ou les bergers observaient les arbres où étaient logées les colonies d'abeilles. Ils regardaient aussi le trajet des abeilles depuis les rivières ou les eaux stagnantes où elles buvaient et marquaient avec une hache cet arbre pour indiquer qu’il leur appartenait.
Pour une très bonne récolte de miel M. Baudéant nous expliquait que sa recette est un très beau temps d'une semaine avec une température de vingt à vingt cinq degrés.
Ses ruches sont dans plusieurs endroits différents. Il effectue ce que l'on appelle la transhumance qui ne se pratique pas seulement pour les brebis et les vaches. Ils les transportent en Haute-Soule pour le chataignier, dans le Gers pour le tournesol et enfin de cycle dans les Landes pour la bruyère.

Il est installé en GAEC avec sa sœur qui s'occupe de la vente des produits de l'exploitation sur la côte basque et sur les petites et grandes surfaces, ainsi que de la vente directe à la ferme. Le miel se vend très bien, surtout celui d'acacia. Il le valorise à son juste prix comme « l'ardi gasna » le fromage de brebis.

Mais l’heure tourne. Nous nous levons de table et la discussion se termine par des « au-revoir ». Sous la pluie battante, tout en le remerciant, nous remontons à toute vitesse dans la voiture.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire