Nous
trouvons sur notre droite le panneau « vente de miel ». Après
avoir monté une pente étroite nous arrivâmes devant une très
grande maison avec son caractère souletin. Descendus de voiture,
monsieur Beaudéant nous attendait devant la porte. Après les
salutations d’usage, il nous fit entrer.
Assis
autour de la table, nous nous présentâmes et commençâmes la
discussion sur les abeilles. Fils d'agriculteur et agriculteur
lui-même il a hérité de la passion des abeilles transmise par son
père. Au sujet de son père M. Beaudéant nous dit : « Il était
parti huit mois chez un professionnel à Limoges pour en savoir plus
sur l'apiculture. En ce qui concerne la race, il n'est pas certain
d’avoir la plus pure du coin, celle de l'abeille noire, sachant que
beaucoup d'apiculteurs travaillent avec des races issues de
l'importation et que les races se mélangent lorsque l’on ramasse
des essaims. Il ajoute qu'on ne peut pas garder totalement la race
pyrénéenne.Tant bien que mal il essaye de travailler avec l'abeille
noire des Pyrénées car celle-ci est mieux adaptée que les autres
qu'il juge fragile et sujettes à de nombreux maladies. Même si
l'abeille des Pyrénées est plus piquante, dit-il, elle est
rustique.
Il
nous parla aussi du fait qu'autrefois il y avait des ruches dans
chaque ferme. Mais la technique de la récolte impliquait qu’on
devait tuer les abeilles avec l'aide d'une mèche soufrée. Autrefois
on ne se souciait pas du tout de cela, sachant qu'il y avait des
abeilles partout dans les maisons et les bois. Depuis, la
modernisation de l'agriculture après la seconde guerre mondiale
balaya l'ancienne agriculture paysanne proche de la nature et des
abeilles. Les techniques agricoles d'aujourd'hui, notamment sur
l'utilisation des pesticides se révèlent néfastes. Beaucoup les
utilisent en début de printemps qui est aussi le début de la saison
pour les abeilles.
Puis
M. Beaudéant constate depuis deux ans le changement de climat et
aussi, malheureusement, les maladies qui ravagent les ruchers
notamment le varroa.
Aujourd'hui
personne ne peut se permettre de tuer les abeilles, sachant qu’elles
sont menacées.
Pour
M. Beaudéant, les ruches standard sont les mieux. Pour le moment de
la récolte, il met un étage supplémentaire appelé « corps de
ruche » où se trouve le miel et d'où il fait descendre les
abeilles avec l'aide d'un souffleur placé en bas de la ruche. En
comparaison avec l'ancienne technique, il raconte aussi qu’autrefois
les chasseurs ou les bergers observaient les arbres où étaient
logées les colonies d'abeilles. Ils regardaient aussi le trajet des
abeilles depuis les rivières ou les eaux stagnantes où elles
buvaient et marquaient avec une hache cet arbre pour indiquer qu’il
leur appartenait.
Pour
une très bonne récolte de miel M. Baudéant nous expliquait que sa
recette est un très beau temps d'une semaine avec une température
de vingt à vingt cinq degrés.
Ses
ruches sont dans plusieurs endroits différents. Il effectue ce que
l'on appelle la transhumance qui ne se pratique pas seulement pour
les brebis et les vaches. Ils les transportent en Haute-Soule pour le
chataignier, dans le Gers pour le tournesol et enfin de cycle dans
les Landes pour la bruyère.
Il
est installé en GAEC avec sa sœur qui s'occupe de la vente des
produits de l'exploitation sur la côte basque et sur les petites et
grandes surfaces, ainsi que de la vente directe à la ferme. Le miel
se vend très bien, surtout celui d'acacia. Il le valorise à son
juste prix comme « l'ardi gasna » le fromage de brebis.
Mais
l’heure tourne. Nous nous levons de table et la discussion se
termine par des « au-revoir ». Sous la pluie battante, tout en le
remerciant, nous remontons à toute vitesse dans la voiture.
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