samedi 23 mai 2015

Joseph Baqué



C'est par une après-midi ensoleillée que nous nous rendîmes à Montory, à la rencontre de Joseph Baqué, retraité de 86 ans. A l'entrée du village, sur notre droite, nous vîmes une grande maison aux volets rouges et des ruches étaient entreposées près de celle-ci. Après avoir toqué à la porte et énoncé les formules de politesses, nous nous rendîmes alors compte que nous étions chez son frère aîné. Il nous expliqua précisément le bon chemin et il nous proposa gentiment de revenir si son frère ne se trouvait pas chez lui. C'est ainsi que nous prîmes la décision de reprendre contact avec lui afin de recueillir son témoignage. Nous le remercions donc et reprîmes la route. Une fois traversés le bourg, aventurés dans les coins reculés du village, nous arrivons enfin à destination.



A peine sorti de la voiture, des chiens étaient déjà là pour nous accueillir. Le maître de maison apparut à son tour et nous fit entrer dans son domicile. Nous fîmes la connaissance de sa femme, Marie, qui d'une grande gentillesse, s'empressa de préparer le café. Elle posa sur la table une grande boîte de chocolat qu'« il fallait finir » disait-elle.

Une fois tout le monde servi, M. Baqué commençait le récit de ses aventures apicoles. Son épouse étant aussi passionnée que lui, une vive conversation débuta. Nous remarquions alors qu'ils étaient aussi passionnés par les vaches que par les abeilles.

C'est en 1949, avec deux ruches qu'il débuta. Il était agriculteur de profession et possédait des vaches et des brebis. Depuis qu'il est à la retraite, il peut se concentrer davantage sur les abeilles, mais il s'occupe aussi des vaches de son fils.

Tout comme son grand ami Yves Etchebarne, il est abonné au journal « abeilles et fleurs ». Défenseur d'une apiculture saine et sans traitement, il privilégit les pratiques traditionnelles et traite naturellement les ruches contre les maladies. Une de ses ruches a même pu survivre presque quinze ans. Il travaille avec la ruche standard et la warré (ruche savoyarde). Concernant la race d'abeille, il préfère l'abeille noire et lutte contre les races hybrides.



Selon lui, l'agriculture intensive est nuisible car elle met en danger l'abeille et la nature. Autrefois, dans le village, on comptait quatre-vingt fermes, aujourd'hui il n’en reste plus que sept. De nombreux problèmes survenus récemment compliquent la pratique de l'apiculture, l'activité requiert davantage de patience. C'est par exemple l'apparition du frelon asiatique, mais aussi les aléas climatiques comme ceux de l'année dernière qui ont appauvri les récoltes de miels.

Il possède autour de sa maison, un vaste verger... De nombreuses richesses pour faire du bon miel que nous avons eu la chance de goûter. Ce miel, il peut le partager avec sa famille quand il le peut, c'est-à-dire si la récolte le permet. « Les abeilles sont incroyables et le miel est très bon pour la santé » nous dit Mme Baqué.

La conversation prit fin, il nous fit visiter son étable où il y avait quelques vaches. Quelques poules et canards venaient à notre rencontre. Puis il nous montra ses ruches où nous pûmes apercevoir les abeilles qui tourbillonnaient autour de nos têtes, gentiment, comme pour faire connaissance. Aline saisit l'occasion d'immortaliser la scène.

 


L'heure tournait et nous devions partir. Alors que les chiens aboyaient autour de nous, nous le remerciâmes de son accueil chaleureux. Il nous raccompagna hors de la cour. Ainsi, cette belle après-midi s'acheva sous le soleil couchant qui annonçait le crépuscule.





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