samedi 23 mai 2015

Yves Etchebarne






C'est accompagné d'un ciel gris et d'un vent froid que nous prîmes la route en direction de Tardets. Nous avions rendez-vous avec M. Etchebarne, en compagnie de Fabienne et Aline. Dans la voiture l'ambiance était à la rigolade. Nous nous amusions du fait que l'on ne trouvait pas le chemin. C'était un vrai labyrinthe mais cela nous permit de découvrir de beaux endroits que nous ignorions. C'est après une bonne heure que nous avons enfin pu trouver le domicile de notre apiculteur. C’était la dernière maison au pied de la Madeleine, d'où il y avait une vue imprenable, malgré le brouillard.

M. Etchebarne nous attendait déjà depuis un long moment au pas de la porte, et c'est en lui contant notre petite mésaventure qu'il se mit à rire. Sans plus attendre, il nous fit entrer au chaud dans sa cuisine. Vivant avec sa belle-soeur, nous fîmes sa connaissance. Elle se mit aussitôt à préparer le café. Un tas de magazines sur l'abeille était étalé sur la table.

Il défendait la race Erle beltza et faisait tout pour la préserver des manipulations génétique. Justement il a réussi à sauvegarder une souche entre douze ou quatorze ans. Il avait trente sept ruches et il en a perdu les deux tiers. Il ne lui reste maintenant qu'une quinzaine de ruches, malheureusement. Ses ruches sont dispersées entre Chéraute, Barcus et Tardets. Selon lui l'abeille noire à presque disparu au détriment des races importées appelées « hybrides », il pense qu'il en reste chez ses amis les deux frères Baqué de Montory. Il espère quand même qu'il y ait quelques souches pures. Etant en quasi symbiose avec les abeillles, il vit pratiquement avec elles ; il les comprend et les abeilles l'acceptent parmi elles, car elles ne le piquent pas et il leur rend visite tous les jours .



Mais l'origine de son parcours de combattant pour l'abeille remonte dans son jeune âge en effet, son oncle lui avait trouvé des essaims dans la forêt .

M. Etchebarne nous explique que les essaims sauvages se faisaient de plus en plus rares. C’est dramatique pour l'avenir car autrefois l'agriculture paysanne était étroitement liée à la nature. Dans son respect envers les abeilles pendant longtemps il ne ramassait pas de miel, cela était voulu afin qu'elles se nourrissent elles-mêmes de leurs propres miel. Puis un beau jour, au moment où toutes ces maladies sont apparues, un ami lui conseilla d'extraire le miel pour la famille. Si on compare avec les autres apiculteurs, il leur laissait la moitié au moins de ce précieux miel, tandis que l'autre partie était consommée en famille.

Continuant ses propos, M. Etchebarne nous explique qu’il ne traite ses essaims qu'une fois et qu’il n'est pas utilisateur de produits chimiques qui fragilisent la nature.
Confronté à de nouvelles maladies depuis quelques années, il nous explique qu'il avait vu un jour des abeilles sans ailes. Il ne savait pas ce qui se passait et c'est un ami qui lui dit alors que c’était le Varroa.

Ayant sur la table ses magasines, on pouvait remarquer que M. Etchebarne était très attaché à ses abeilles. « Ce sont des insectes nobles et dans une société bien hiérarchisée et bien structuré » nous dit-il. Lui-même nous fit part de son inquiètude pour l'avenir des abeilles, mais « si on ne retourne pas en arrière sur les abeilles et il y aurait de grand risque », nous dit-il. D'ailleurs pour ces dernières années furent des éléments cathastrophiques tant pour le climat, mais aussi pour la santé des abeilles et les récoltes de miel qui étaient assez maigres.

 Les abeilles sont indispensables pour la pollinisation. Il nous donna un exemple. Un monsieur d'Alos qui avait planté des arbres fruitiers n'avaient pas de fruits. Puis il demanda à son neveu s’il pouvait lui venir en aide, en amenant ses abeilles, pour polliniser ses pauvres arbres. Le passage des abeilles donna une très bonne récolte de fruits.

Il nous amena jusqu'à la grange où une fois entré, la radio allumée, nous entendîmes le générique du feuilleton télé La petite maison dans la prairie. Il nous montra des cadres avec la cire d'une couleur orange foncée, mais aussi des ruches savoyarde très utilisées dans les régions montagneuses. Ces dernières étaient plus petites que les ruches dites « standard ».



Dans son élan de passion, il était heureux que des jeunes s'intéressent à l'apiculture et surtout aux abeilles. Les abeilles pour lui c'est sa vie, jusqu'à la fin. Nous le remercions de son accueil et pour la joie que nous avons eu de partager sa grande passion.


Quel sacré personnage ! 




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