C'est accompagné d'un ciel gris et d'un vent froid que nous prîmes la route en direction de Tardets. Nous avions rendez-vous avec M. Etchebarne, en compagnie de Fabienne et Aline. Dans la voiture l'ambiance était à la rigolade. Nous nous amusions du fait que l'on ne trouvait pas le chemin. C'était un vrai labyrinthe mais cela nous permit de découvrir de beaux endroits que nous ignorions. C'est après une bonne heure que nous avons enfin pu trouver le domicile de notre apiculteur. C’était la dernière maison au pied de la Madeleine, d'où il y avait une vue imprenable, malgré le brouillard.
M.
Etchebarne nous attendait déjà depuis un long moment au pas de la
porte, et c'est en lui contant notre petite mésaventure qu'il se mit
à rire. Sans plus attendre, il nous fit entrer au chaud dans sa
cuisine. Vivant avec sa belle-soeur, nous fîmes sa connaissance.
Elle se mit aussitôt à préparer le café. Un tas de magazines sur
l'abeille était étalé sur la table.
Il défendait
la race Erle beltza et faisait tout pour la préserver des
manipulations génétique. Justement il a réussi à sauvegarder une
souche entre douze ou quatorze ans. Il avait trente sept ruches et il
en a perdu les deux tiers. Il ne lui reste maintenant qu'une
quinzaine de ruches, malheureusement. Ses ruches sont dispersées
entre Chéraute, Barcus et Tardets.
Selon lui l'abeille noire à presque disparu au détriment des races
importées appelées « hybrides », il pense qu'il en reste chez ses
amis les deux frères Baqué de Montory. Il espère quand même qu'il
y ait quelques souches pures. Etant en quasi symbiose avec les
abeillles, il vit pratiquement avec elles ; il les comprend et les
abeilles l'acceptent parmi elles, car elles ne le piquent pas et il
leur rend visite tous les jours .
Mais
l'origine de son parcours de combattant pour l'abeille remonte dans
son jeune âge en effet, son oncle lui avait trouvé des essaims dans
la forêt .
M.
Etchebarne nous explique que les essaims sauvages se faisaient de
plus en plus rares. C’est dramatique pour l'avenir car autrefois
l'agriculture paysanne était étroitement liée à la nature. Dans
son respect envers les abeilles pendant longtemps il ne ramassait pas
de miel, cela était voulu afin qu'elles se nourrissent elles-mêmes
de leurs propres miel. Puis un beau jour, au moment où toutes ces
maladies sont apparues, un ami lui conseilla d'extraire le miel pour
la famille. Si on compare avec les autres apiculteurs, il leur
laissait la moitié au moins de ce précieux miel, tandis que l'autre
partie était consommée en famille.
Continuant
ses propos, M. Etchebarne nous explique qu’il ne traite ses essaims
qu'une fois et qu’il n'est pas utilisateur de produits chimiques
qui fragilisent la nature.
Confronté à
de nouvelles maladies depuis quelques années, il nous explique qu'il
avait vu un jour des abeilles sans ailes. Il ne savait pas ce qui se
passait et c'est un ami qui lui dit alors que c’était le Varroa.
Ayant sur la
table ses magasines, on pouvait remarquer que M. Etchebarne était
très attaché à ses abeilles. « Ce sont des insectes nobles et
dans une société bien hiérarchisée et bien structuré » nous
dit-il. Lui-même nous fit part de son inquiètude pour l'avenir des
abeilles, mais « si on ne retourne pas en arrière sur les abeilles
et il y aurait de grand risque », nous dit-il. D'ailleurs pour ces
dernières années furent des éléments cathastrophiques tant pour
le climat, mais aussi pour la santé des abeilles et les récoltes de
miel qui étaient assez maigres.
Les abeilles
sont indispensables pour la pollinisation. Il nous donna un exemple.
Un monsieur d'Alos qui avait planté des arbres fruitiers n'avaient
pas de fruits. Puis il demanda à son neveu s’il pouvait lui venir
en aide, en amenant ses abeilles, pour polliniser ses pauvres arbres.
Le passage des abeilles donna une très bonne récolte de fruits.
Il nous
amena jusqu'à la grange où une fois entré, la radio allumée, nous
entendîmes le générique du feuilleton télé La petite
maison dans la prairie. Il nous montra des
cadres avec la cire d'une couleur orange foncée, mais aussi des
ruches savoyarde très utilisées dans les régions montagneuses. Ces
dernières étaient plus petites que les ruches dites « standard ».
Dans son
élan de passion, il était heureux que des jeunes s'intéressent à
l'apiculture et surtout aux abeilles. Les abeilles pour lui c'est sa
vie, jusqu'à la fin. Nous le remercions de son accueil et pour la
joie que nous avons eu de partager sa grande passion.
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