samedi 23 mai 2015

Alaistair Stephen




Nous nous sommes aventurés jusqu'à Idaux-Mendy vers de nouvelles perspectives, notre interlocuteur étant d'origine Anglaise. Devant nous, une maison aux volets bleus avec des pierres apparentes se mariait avec le décor rustique du village. Nous frappons à la porte et aussitôt notre apiculteur apparu accompagné de son minuscule chien qui compensait sa petite taille par des aboiements aigues. Mr. Stephen invita à prendre place autour de la table et nous proposa du café ou du thé, nous reconnaissions là, la culture Anglaise. C'est par un accent « British » qu'il raconta sa nouvelle vie en France.




En Angleterre, il menait une vie de commercial « enfermé dans un bureau », mode de vie totalement différent de celui qu'il mène aujourd'hui. Il comprit qu'il était « Un homme de dehors ». Il se considère différent des autres apiculteurs du fait qu'il ai approfondi dans la perspective commerciale du miel. Il nous expliqua par la suite que son objectif était de différencier son miel et de se démarquer des apiculteurs Basques, d'où son slogan original « Ruches des cimes ».






Venu en France pour rechercher plus de terrain, il se lança dans l'apiculture, domaine qu'il ne connaissait pas jusque-là. Après avoir été suffisamment informé, Grâce à un livre, il se rendit dans une association qui lui fournit du matériel et des ruches. Il fallait à ce moment se procurer des abeilles. Il les trouva à Roquiague où on lui donna des ruchettes pour attraper des essaims qu'il entreposa dans un bois. Mais il se les fit malheureusement voler. Il continua à acheter d'autres ruches. Un jour, M. Daviton l'avait appelé pour venir piéger un essaim, son tout premier.

Sa première récolte - environ 15 pots de miel - suffisait à le rendre heureux. Cependant l'hiver suivant fut rude et emporta avec lui deux ruches, ainsi que son enthousiasme, qui le poussa à abandonner l'apiculture durant trois années.

Il travailla en temps que salarié dans une agence immobilière à Navarrenx. Par la suite il partit travailler à Oloron en tant qu'agent immobilier indépendant. Mais pour des raisons financières, il dut arrêter cette activité. Il prit un congé parental puis rechercha du travail. Mais n'ayant pas droit au chômage, ils lui proposèrent un stage. Il en trouva dans le domaine du tourisme, idéal par rapport à la langue, mais cela ne le satisfaisait pas spécialement. Ne trouvant aucun autre lieu de stages, sa femme lui souffla alors l'idée d'un stage chez un apiculteur. Sur ces mots, il prit rendez-vous auprès de M. Bedecarats où il apprit énormément. Nettoyage des ruches vides en atelier lorsqu'il pleuvait et travail dans les champs avec les abeilles les jours de beau temps, ce stage lui plut. Il nous raconta qu'il avait participé à la transhumance durant une nuit et à l'Abbaye de Sordes pour la pollinisation des kiwis.

Ce stage lui donna à nouveau l'envie et la motivation de se relancer dans l'activité apicole. Il replongea alors dans son livre et avec l'aide de certains apiculteurs comme Pettan Behoteguy, il pu en faire son métier. Il est agréablement surpris par le fait qu'ici, les apiculteurs s'entraident, il n'y a pas de concurrence. En effet, au vu des inquiétudes grandissantes, une solidarité s'est installée, malgré les points de vu divergents.

Aujourd'hui, malgré des difficultés de compréhension des normes françaises, M. Stephen Alaistair a su tirer son épingle du jeu. Il a 22 ruches et n'ayant pas de connaissances particulières sur les espèces d'abeilles, selon les dires de Pettan, il aurait l'abeille noire et la buckfast. Il continue tout de même en interim chez M. Bedecarats. Il a pour objectif de vendre du miel à des magasins, à Mauléon par exemple. Il faut environ 250 ruches pour arriver à un SMIC. Mais pour lui l'apiculture n'est qu'un revenu supplémentaire et bien sur une passion avant tout. Il transhume ses ruches à Issarbe pour la bruyère grâce à son 4X4, et fait le tilleul à Charrite de bas.











Il nous raconta notamment que la bruyère est le roi des miels en Angleterre, c'est le plus cher. Il nous fit goûter plusieurs sortes de miels et même du pollen. Il nous expliqua que le pollen contient toutes les vitamines nécessaires au corps humain sauf le B12 se trouvant dans la viande, il en donne une cuillerée à ses enfants chaque jours pour compenser, lorsque ceux-ci ne veulent pas manger de fruits et légumes. On le trouve dans les boutiques spécialisées ou « bien-être » et ce pollen n'est pas ou très peu connu à son goût. Dans la glace à la vanille de Madagascar, nous dit-il, la douceur de la vanille et le croquant du pollen séché forment un délicieux mélange de textures.

C'est sur cette succulente recette que notre conversation prit fin et nous sortîmes de la maison. M. Stephen tenait à nous montrer son 4X4, ainsi que des hausses de ruches entreposées dans la remorque. Aline en profita pour prendre des photos. 




Après des remerciements et poignées de mains chaleureuses, nous partîmes en direction de Mauléon, le goût sucré du miel encore en bouche. Onze heures était affiché sur nos montres et l'envie de manger se faisait ressentir.







Edouard Baqué







Nous nous rendîmes à Montory, chez M. Edouard Baqué, retraité de 93 ans et frère aîné de M. Joseph Baqué rencontré la semaine passée.
Nous sommes entrés chez lui, accueilli bien chaleureusement par sa femme et par lui-même. Nous prîmes place autour de la table. Pendant qu'elle préparait le café, elle nous proposa par la même occasion quelques biscuits. Malgré son âge, nous étions agréablement surpris par la forme de notre interlocuteur, celui-ci étant consommateur de miel, cela pourrait confirmer les bienfaits de ce produit...

Autour du café, la conversation débutait et comme chez son frère, sa femme se prêtait volontiers à la discussion. C'est en 1963, par le biais d'un ami qui lui vendu trois ruches qu'il commença sa carrière apicole en tant qu'amateur, il faisait le miel pour sa famille. Mais étant très pris par son métier de boucher, il ne trouvait pas suffisamment le temps de bien s'occuper de ses abeilles.

La première année, une seule ruche produisait du miel puis au fur et à mesure toutes se sont mises à travailler. C’est quand il prit sa retraite, qu’il pu s'en occuper pleinement.
Aujourd'hui il possède Vingt-trois ruches, certaines plus productrices que d'autres, il faut donc alimenter les plus faibles afin de les entretenir. Il compte environ cinq ou six ruches faibles parmi les Vingt-trois, mais cela dépend de la saison. L'an dernier, il en a perdu neuf en raison des aléas climatiques. Les abeilles n'ont pu que très peu butiner les fleurs. En effet, pour que les abeilles sortent, il faut un peu de chaleur. Il essaye d'augmenter son cheptel en captant des essaims, mais il en meurt chaque année. Pour ramasser un essaim il faut surveiller souvent dans la journée. « Les essaims peuvent partir à tout moment. Parfois, ils peuvent se déposer dans les arbres ou même près d'un ruisseau. Il est donc compliqué d'accéder à l'essaim, nous n'avons d'autre choix que de le laisser partir » nous Explique Edouard Baqué.



Aujourd'hui les reines ne vivent pas longtemps, un ou deux ans contre cinq ou six ans il y a encore quelques années. Cependant il ne pratique pas l'élevage de reine.

Près de chez-lui, il a du châtaignier, du tilleul, du lilas, mais pas en grande quantité.
Il récolte par an environ cinq ou six kilos de miel dans une ruche. D'autres peuvent en produirent dix ou douze kilos voire même quinze ou seize kilos, mais cela est rare.
Au début du printemps, les abeilles sont un peu faibles, mais deviennent productives au fil de la saison. Avant les abeilles se débrouillaient seules, de nos jours, elles sont affaiblies, à cause de nombreux problèmes survenus il y a quelques années ( comme cela a été déjà dit, il s’agit du changement climatique, des pesticides, du frelon asiatique, des maladies...), Il faut donc les nourrir davantage.

L'an dernier, il n'y avait presque pas de frelon asiatique mais probablement en raison du mauvais temps, selon ce que nous dit Mme Baqué. « l'abeille sert la nature et sert l'Homme… si l'abeille disparaît, c'est l'humanité toute entière qui disparaîtrait. » nous dit M. Baqué… « c’est grâce à elle que les fleurs et les fruits poussent. »



De nouvelles lois sont mises en place, nous expliquent notre apiculteur mais elles ne facilitent pas l'exercice de l'apiculture. Par exemple, depuis cette année, il faut déclarer les ruches et payer une assurance, soit 0,85 euros par ruche.

La conversation poursuivait, mais nous laissâmes de côté le sujet des abeilles pour parler de tout et de rien, dans la convivialité. Puis, nous sortîmes de la maison pour faire une photo de M. Baqué, mais pas facile avec un portable, lorsque le soleil se cache et que notre photographe n'est pas là... sans avoir vu les abeilles, comme il faisait froid, nous partîmes alors en remerciant chaleureusement nos hôtes pour l’accueil qu’ils nous avaient fait.









Joseph Baqué



C'est par une après-midi ensoleillée que nous nous rendîmes à Montory, à la rencontre de Joseph Baqué, retraité de 86 ans. A l'entrée du village, sur notre droite, nous vîmes une grande maison aux volets rouges et des ruches étaient entreposées près de celle-ci. Après avoir toqué à la porte et énoncé les formules de politesses, nous nous rendîmes alors compte que nous étions chez son frère aîné. Il nous expliqua précisément le bon chemin et il nous proposa gentiment de revenir si son frère ne se trouvait pas chez lui. C'est ainsi que nous prîmes la décision de reprendre contact avec lui afin de recueillir son témoignage. Nous le remercions donc et reprîmes la route. Une fois traversés le bourg, aventurés dans les coins reculés du village, nous arrivons enfin à destination.



A peine sorti de la voiture, des chiens étaient déjà là pour nous accueillir. Le maître de maison apparut à son tour et nous fit entrer dans son domicile. Nous fîmes la connaissance de sa femme, Marie, qui d'une grande gentillesse, s'empressa de préparer le café. Elle posa sur la table une grande boîte de chocolat qu'« il fallait finir » disait-elle.

Une fois tout le monde servi, M. Baqué commençait le récit de ses aventures apicoles. Son épouse étant aussi passionnée que lui, une vive conversation débuta. Nous remarquions alors qu'ils étaient aussi passionnés par les vaches que par les abeilles.

C'est en 1949, avec deux ruches qu'il débuta. Il était agriculteur de profession et possédait des vaches et des brebis. Depuis qu'il est à la retraite, il peut se concentrer davantage sur les abeilles, mais il s'occupe aussi des vaches de son fils.

Tout comme son grand ami Yves Etchebarne, il est abonné au journal « abeilles et fleurs ». Défenseur d'une apiculture saine et sans traitement, il privilégit les pratiques traditionnelles et traite naturellement les ruches contre les maladies. Une de ses ruches a même pu survivre presque quinze ans. Il travaille avec la ruche standard et la warré (ruche savoyarde). Concernant la race d'abeille, il préfère l'abeille noire et lutte contre les races hybrides.



Selon lui, l'agriculture intensive est nuisible car elle met en danger l'abeille et la nature. Autrefois, dans le village, on comptait quatre-vingt fermes, aujourd'hui il n’en reste plus que sept. De nombreux problèmes survenus récemment compliquent la pratique de l'apiculture, l'activité requiert davantage de patience. C'est par exemple l'apparition du frelon asiatique, mais aussi les aléas climatiques comme ceux de l'année dernière qui ont appauvri les récoltes de miels.

Il possède autour de sa maison, un vaste verger... De nombreuses richesses pour faire du bon miel que nous avons eu la chance de goûter. Ce miel, il peut le partager avec sa famille quand il le peut, c'est-à-dire si la récolte le permet. « Les abeilles sont incroyables et le miel est très bon pour la santé » nous dit Mme Baqué.

La conversation prit fin, il nous fit visiter son étable où il y avait quelques vaches. Quelques poules et canards venaient à notre rencontre. Puis il nous montra ses ruches où nous pûmes apercevoir les abeilles qui tourbillonnaient autour de nos têtes, gentiment, comme pour faire connaissance. Aline saisit l'occasion d'immortaliser la scène.

 


L'heure tournait et nous devions partir. Alors que les chiens aboyaient autour de nous, nous le remerciâmes de son accueil chaleureux. Il nous raccompagna hors de la cour. Ainsi, cette belle après-midi s'acheva sous le soleil couchant qui annonçait le crépuscule.





Thomas Rospide




C'est par une après-midi hivernale que nous nous rendîmes à Garindein, la bordure de route encore enneigée fondait doucement sous les rayons du soleil. En compagnie d'Allande, nous partions à la rencontre de M. Rospide, retraité passionné d'apiculture.
Sur notre droite, nous pûmes apercevoir des ruches entreposées dans un petit jardin arboré puis, plus loin, une grande maison bien décorée.

Allande prit l'initiative de toquer à la porte. Aussitôt celle-ci s'ouvrit et notre interlocuteur nous apparu le sourire aux lèvres. Il nous fit entrer sans plus attendre, nous ne pouvions rester dans ce froid à discuter. Nous grimpâmes quelques marches avant d'arriver dans sa cuisine puis nous nous installâmes autour d'une table, où le café venait déjà d'être préparer.

Curieux, il s'interrogea de notre venu et nous posa quelques questions. Nous lui expliquâmes alors notre projet et nous engageâmes la conversation sur l'apiculture.

Cette passion pour les abeilles remonte du temps de son grand-père, qui par son mariage s'était installé à Garindein. Il tenait une petite exploitation où il y avait des chèvres, deux vaches mais aussi 35 ruches que lui-même avait fabriqué, des ruches dites « coniques ». Ils vendaient le miel ainsi que la cire qui permettait de confectionner des bougies. « Le père Bédécaratz venait récupérer des abeilles et la reine en tapotant sur la ruche. Dans ce cas, on peut extraire le miel sans problème et les abeilles entrent dans une nouvelle ruche posée près de l'ancienne. Il n'y avait donc pas nécessité de tuer les abeilles pour récolter le miel » nous raconta-t-il.

En 1977, il a commencé son activité avec une ruche que lui avait donnée son aïeul puis il prit des cours d'apiculture au rucher école de Gélos, ce qui lui permit d'étudier la maîtrise de l'activité. Il pût notamment suivre l'évolution et le progrès de l'apiculture avec l'utilisation des ruches à cadres.

Depuis quelques années, les apiculteurs sont préoccupés par la disparition inquiètante de l'abeille, avec des pertes de centaines de milliers de ruches par an. « N'oublions pas que l'abeille est la principale pollinisatrice de toutes nos plantes à fleurs ! » S'exclama t-il, « D'après les statistiques en France, en 1995 on produisait 33 000 tonnes de miel et on importé 8000 tonnes, en 2010 on produisait plus que 15 000 tonnes et on en importé 25 000 tonnes... C'est donc une baisse considérable de la production de miel ! » Poursuivit-il. Les apiculteurs rencontrent beaucoup de difficultées et tentent tant bien que mal de sauvegarder les ruches qui peuvent encore l'être. Cependant, beaucoup abandonnent par manque de courage... De plus en plus d'amateurs délaissent leurs abeilles, ne s'en occupent plus. Selon lui et d'après tous les autres apiculteurs, pour faire ce métier ou pour simplement avoir des ruches chez soi, il faut avant tout être passionné !

Les prédateurs des abeilles font bien évidemment partie intégrante de ces difficultés, parmi cela on retrouve le varroa et le frelon asiatique. Des lanières sont utilisées contre le varroa. Pour le frelon asiatique, plus résistant, M. Rospide met sur ses ruches, dans un piège à frelon, un demi-panaché avec du sirop de grenadine. Il met ensuite des grilles de protection pour empêcher le prédateur d'entrer dans la ruche, mais il fait en sorte que cela soit suffisamment large pour les abeilles. Durant ces dernières années, il a observé qu'il y avait de moins en moins de frelons asiatiques.
Cet hiver, il a eu environ 30% de perte. Perte importante mais moindre que celle des précédents apiculteurs que nous avons pu rencontrer.

Il travaille principalement avec l'abeille noire et la buckfast, une abeille douce et très travailleuse. Mais selon lui, elles deviennent de plus en plus fragiles en raison des importations des races hybrides. L'élevage de reines est difficile, l'an passé, 6 ou 7 essaims ont été ramassés.

A cause du climat de l'année dernière, il n'a eu que très peu de miel d'acacia, les pluies abondantes ayant fait disparaître le nectar. Il achète une fois par an, trois nouvelles ruches à cause des pertes en hiver. En situation de mauvais temps, il a dû nourrir ses abeilles deux fois avec du sucre Candie ou leur propre stock de miel.

Il ne possède pas beaucoup de ruches, mais produit suffisamment de miel pour en vendre chez lui et Intermarché, à Chéraute. Auparavant, il faisait des foires, mais sa production diminuant, il dû se contraindre d'abandonner.

C'est sur ces mots que la discussion s'acheva. Nous sortîmes de la maison et il nous invita à visiter son rucher. La neige commençant à fondre sous nos pieds, nous nous dirigeâmes vers le petit jardin agrémenté d'arbres où une vingtaine de ruches étaient disposées et sur elles, des pièges à frelons. Après quelques minutes d'observation, nous prîmes le chemin du retour en discutant de tout et de rien avec cet apiculteur, sous les rayons revigorants du soleil bien peu présent cet hiver.





Yves Etchebarne






C'est accompagné d'un ciel gris et d'un vent froid que nous prîmes la route en direction de Tardets. Nous avions rendez-vous avec M. Etchebarne, en compagnie de Fabienne et Aline. Dans la voiture l'ambiance était à la rigolade. Nous nous amusions du fait que l'on ne trouvait pas le chemin. C'était un vrai labyrinthe mais cela nous permit de découvrir de beaux endroits que nous ignorions. C'est après une bonne heure que nous avons enfin pu trouver le domicile de notre apiculteur. C’était la dernière maison au pied de la Madeleine, d'où il y avait une vue imprenable, malgré le brouillard.

M. Etchebarne nous attendait déjà depuis un long moment au pas de la porte, et c'est en lui contant notre petite mésaventure qu'il se mit à rire. Sans plus attendre, il nous fit entrer au chaud dans sa cuisine. Vivant avec sa belle-soeur, nous fîmes sa connaissance. Elle se mit aussitôt à préparer le café. Un tas de magazines sur l'abeille était étalé sur la table.

Il défendait la race Erle beltza et faisait tout pour la préserver des manipulations génétique. Justement il a réussi à sauvegarder une souche entre douze ou quatorze ans. Il avait trente sept ruches et il en a perdu les deux tiers. Il ne lui reste maintenant qu'une quinzaine de ruches, malheureusement. Ses ruches sont dispersées entre Chéraute, Barcus et Tardets. Selon lui l'abeille noire à presque disparu au détriment des races importées appelées « hybrides », il pense qu'il en reste chez ses amis les deux frères Baqué de Montory. Il espère quand même qu'il y ait quelques souches pures. Etant en quasi symbiose avec les abeillles, il vit pratiquement avec elles ; il les comprend et les abeilles l'acceptent parmi elles, car elles ne le piquent pas et il leur rend visite tous les jours .



Mais l'origine de son parcours de combattant pour l'abeille remonte dans son jeune âge en effet, son oncle lui avait trouvé des essaims dans la forêt .

M. Etchebarne nous explique que les essaims sauvages se faisaient de plus en plus rares. C’est dramatique pour l'avenir car autrefois l'agriculture paysanne était étroitement liée à la nature. Dans son respect envers les abeilles pendant longtemps il ne ramassait pas de miel, cela était voulu afin qu'elles se nourrissent elles-mêmes de leurs propres miel. Puis un beau jour, au moment où toutes ces maladies sont apparues, un ami lui conseilla d'extraire le miel pour la famille. Si on compare avec les autres apiculteurs, il leur laissait la moitié au moins de ce précieux miel, tandis que l'autre partie était consommée en famille.

Continuant ses propos, M. Etchebarne nous explique qu’il ne traite ses essaims qu'une fois et qu’il n'est pas utilisateur de produits chimiques qui fragilisent la nature.
Confronté à de nouvelles maladies depuis quelques années, il nous explique qu'il avait vu un jour des abeilles sans ailes. Il ne savait pas ce qui se passait et c'est un ami qui lui dit alors que c’était le Varroa.

Ayant sur la table ses magasines, on pouvait remarquer que M. Etchebarne était très attaché à ses abeilles. « Ce sont des insectes nobles et dans une société bien hiérarchisée et bien structuré » nous dit-il. Lui-même nous fit part de son inquiètude pour l'avenir des abeilles, mais « si on ne retourne pas en arrière sur les abeilles et il y aurait de grand risque », nous dit-il. D'ailleurs pour ces dernières années furent des éléments cathastrophiques tant pour le climat, mais aussi pour la santé des abeilles et les récoltes de miel qui étaient assez maigres.

 Les abeilles sont indispensables pour la pollinisation. Il nous donna un exemple. Un monsieur d'Alos qui avait planté des arbres fruitiers n'avaient pas de fruits. Puis il demanda à son neveu s’il pouvait lui venir en aide, en amenant ses abeilles, pour polliniser ses pauvres arbres. Le passage des abeilles donna une très bonne récolte de fruits.

Il nous amena jusqu'à la grange où une fois entré, la radio allumée, nous entendîmes le générique du feuilleton télé La petite maison dans la prairie. Il nous montra des cadres avec la cire d'une couleur orange foncée, mais aussi des ruches savoyarde très utilisées dans les régions montagneuses. Ces dernières étaient plus petites que les ruches dites « standard ».



Dans son élan de passion, il était heureux que des jeunes s'intéressent à l'apiculture et surtout aux abeilles. Les abeilles pour lui c'est sa vie, jusqu'à la fin. Nous le remercions de son accueil et pour la joie que nous avons eu de partager sa grande passion.


Quel sacré personnage ! 




Louis Daviton





On se dirigeait vers les hauteurs de Mauléon, lorsque la pluie commençait à tomber sur nous par petites gouttes. Quand nous arrivâmes à destination, nous vîmes une belle maison avec un beau petit jardin qui gardait son charme malgré la pluie. Nous nous sommes attardés quelques instants devant le bassin à poissons rouges. Une fois accueilli par M. Daviton et sa femme, il nous fit entrer chez lui. Le feu flamboyant dans la cheminée, caressait avec ardeur des bûches dans l'âtre, tandis que nous prenions place dans sa cuisine autour d'un bon café bien chaud.


Que de passion dans ses yeux !


Il nous fit le récit de sa vie, du premier instant où il a découvert sa passion pour les abeilles : « J'ai toujours connu les abeilles à la maison, mes parents travaillaient à la ferme et avaient des ruches, tout comme mes grands-parents avant eux. Ils étaient venu s'installer à Mauléon, dans un quartier habité majoritairement par des familles espagnoles, époque où l'industrie était florissante étaient étroites mais la particularité était que chaque habitat avait un jardin sur la route montant vers le château fort. Les temps étaient rudes et en plus du jardin, ils avaient des ruches. A l'époque où il y avait un manque de sucre, le miel était un ingrédient de substitution ». M. Daviton se souvient de ces « Gaillards Espagnols » qui travaillaient leur jardin, s'affolaient en remuant le béret et laissaient leurs outils de jardinage par terre, à cause des abeilles. Puis ses parents ont acheté une maison plus loin dans la campagne où il y avait un terrain pentu. Il y avait autrefois une vigne et c'est là qu'ils ont emmené leurs ruches.


En grandissant, il avait de plus en plus la curiosité d'étudier la vie des abeilles dans leur ruche, « Je me souviens de ma première piqûre d'abeille sur mon visage qui s'enfla.» nous dit -il. Il nous parla aussi de la rusticité des ruches :« C'était des paniers en osier tressé », mais aussi de la technique des récoltes : «  il n'y avait pas d'équipements comme aujourd'hui à l'époque »...


Ah ! Le coucou sonnait déjà 15H...


Concernant la technique de récolte, il fallait tuer les abeilles. Le soir, ils mettaient une mèche soufrée et calfeutraient le tour de la ruche . Il y avait à ce moment un énorme bourdonnement et puis rien. « Puis nous nous mettions vite au bord de la cheminée, tant que le miel était chaud et on le sortait à la main » nous explique t-il, cela servait à éliminé certaines bactéries ayant résistées au souffre. Sa mère disait au sujet du miel : « Il vaut mieux ça que les pilules du pharmacien ! ». « En parlant du miel, celui-ci à plusieurs propriétés en terme de santé » nous dit-il. « Saviez vous qu'il existe une abeille rouge ? Cependant celle-ci est méchante par rapport à l'abeille noire une vraie teigneuse mais ô combien adapté a notre climat  ».


Absent de Mauléon durant quelques années, son père avait perdu toutes les colonies d'abeille à cause de maladies inconnues jusqu'alors. Il était plombier de profession. Revenu en Soule il travaillait dans pas mal de chantiers. Alors qu'il commençait à souffrir de rhumatismes, il est allé chez un docteur qui lui conseilla de faire des infiltrations. Ce qu'il fit. « Trois mois après le mal revenait, je repartais chez le docteur » nous dit-il. Sur le chantier, avec un collègue, il a parlé de ses problèmes. Ce dernier lui conseilla de se faire piquer à l'endroit de la douleur. Toujours est-il, qu'il tenta l'expérience et avec succès. C'est alors qu'il remit à nouveau des ruches. D'années en années, son cheptel grandissait. Dans les années 80 apparu le varroa, un destructeur d'abeille, « L'ennemi numéro 1 ! » s'exclame-t-il . Pour éviter un taux de mortalité important, il nous dit qu’il était important de changer les vieux cadres, porteurs de maladies, mais aussi et surtout éviter l'utilisation abondante de pesticides, un poison pour l'abeille et son environnement. Autre prédateur redoutable, survenu plus récemment, le frelon asiatique qui pose un énième soucis ! Celui-ci fait son nid non loin des ruches. Mais il n'était pas trop affecté parce que ses ruches étaient placées dans le bois bien cachées.


Il est 16h, le coucou revint nous faire « coucou » et rentra dans son nid apparemment content d'avoir accompli son travail.


Notons que notre passionné fait parti d'un syndicat “L’abeille des Gaves et Nive” où il rencontre d'autres personnes également amoureuses des abeilles. « J'aime beaucoup le miel parce qu'il, est excellent en terme de goût et ne coûte pas très cher. Je récupère en été la propolis qui est un très bon antibiotique, il n'y a pas mieux que ça. »


Il nous raconta tellement de choses qu'un livre aurait été insuffisant pour exprimer un tel témoignage et un si grand vécu. Nous le remercions d'avoir bien voulu nous consacrer de son temps. Il nous remercie également, heureux de voir que des gens et surtout que des jeunes s'intéressent encore aux abeilles.


16H30 sonnait à l'horloge lorsque nous décidâmes de mettre un terme à ce passionnant interview. Nous nous levâmes pour sortir et les flammes du début n'étaient plus que des petites braises, le souvenir d'un feu ardent mais pas encore éteint.








Pettan Behoteguy





En compagnie d'Allande et d'Aline, nous nous engageâmes dans une petite route escarpée de Lambarre, à la rencontre de Pettan Behoteguy.
Lorsque nous arrivons, c'est par des aboiements que nous sommes reçus. Un jeune chien tout fou s'agitait autour de nous, dès que nous avons ouvert les portières de la voiture. Nous étions agréablement surpris par le charme que dégageait sa maison avec ses poutres et ses pierres apparentes. Le petit jardin de l'autre côté de la route était en parfaite harmonie. Ensuite le maître de maison, en personne, est venu nous accueillir.




Comme il pleuvait, il nous fit entrer chez lui et nous prépara le café. Le chien qui lui aussi s'était invité courait dans toute la pièce. « Pastex » l'appelait-il. M. Behotéguy le fît sortir et nous invita a prendre place autour de la table. Puis il commença à nous raconter son parcours.

Sa passion pour les abeilles a débuté vers l'âge de 16 ans et ne l'a plus quitté. Aujourd'hui, il en a fait son métier. A 33 ans ce jeune apiculteur à trouvé un endroit très calme pour exercer son activité. Bien qu'il faisait froid et qu'il pleuvait, nous avons pu admirer le magnifique panorama sur les Pyrénées. La passion dans la peau, à son adolescence, il a commencé avec trois ruches. Mais il continua ses études dans l'environnement. Motivé par des études dans l'environnement, il voulait être technicien de rivière. Pour cela il a fait un BTSA, mais les places étant chères, il partit travailler dans le bâtiment et fit aussi des petits contrats comme par exemples de compter les saumons. Puis il fit un stage chez un apiculteur (J.Bedecarratz) durant deux mois et il se décida à ce moment-là d’en faire son métier.Pendant 5 saisons il travailla dans cette exploitation apicole.Il a aussi beaucoup appris sur l'elevage durant un stage de 3 mois en uruguay chez Gabriel Rodriguez. Il débuta avec 400 ruches et découvrit qu'il n'avait plus de temps pour sa vie de famille. Par conséquent, il divisa sa production en deux pour laisser 250 ruches et pût ainsi s'occuper de sa famille. Il avait vendu les ruches à des professionnels par lot de dix. Il évoque une « grosse pénuries » de ruches. Il a eu beaucoup de mortalité ( 30%). Il peut exercer sa passion grâce à M. Bedecaratz qui l’a aidé pour l'installation et continue de l’épauler de temps en temps. En évoquant fièrement son parcours, il nous fit goûter quelques pots de miels. Un vrai délice, avec le café. Il reprit la parole Pendant ce temps, Aline immortalisait ce moment en prenant des photos. Nous écoutions attentivement son récit. C’était un domaine qui nous était totalement inconnu quelques semaines avant.

 Pettan préfère sélectionner les meilleures lignées pour obtenir des abeilles plus productives et créer de nouvelles reines grâce à un procédé de ruche orpheline. Saviez vous qu'une ruche pèse dans les 40 kilos à elle seule ? Pleines, elles peuvent peser même jusqu'à 100 kilos !

Pettan aime particulièrement l'élevage de reine, autant la partie production d'abeille que celle du miel. La ruche s'affaiblit aujourd'hui à cause des menaces extérieures ( pollution agricole, industrielle, radio-activité, onde …) Il y a aussi le problème de fécondité. Il est difficile de distinguer si ce sont les femelles ou les mâles qui en est la cause, certainement les deux. Souvent la colonie devient bourdonneuse, elle est très désorganisées. Et sur ces ruches faibles, les maladies arrivent. Avant, les miellées étaient plus longues, de nos jours il faut souvent qu'elles rentrent le nectar sur des périodes plus courtes.







Le début de la saison débute avec le pissenlit, le saule, l’acacia, le châtaigner, la ronce puis la bruyère à la montagne. Il part aussi certaines années dans les landes. Il nourrit ses abeilles avec de l'eau et du sucre . Il a commencé avec l'abeille noire puis d’autres souches. Il fait des tests et garde les meilleures en faisant des croisements. Une bonne colonie est une ruche qui a produit au fil de l'année, qui passe bien l'hiver , n'a pas essaimé et est exempte de maladies ou parasites.
Aujourd'hui, nous dit Pettan, l'abeille dépend de l'apiculteur, en effet s'il n’y a plus d'apiculteur il n'y aura plus d'abeille. Le prix du miel n'a jamais été aussi haut et il considère cela comme très inquiétant.
La majorité de sa production est vendue « en gros » à d'autres apiculteurs ou des négociants.Il vend aussi du miel au detail à quelques boutiques (Mauléon, Tardets…) et bien sûr à la famille et aux amis.
 





La conversation touchait à sa fin. Nous sortîmes de la maison. La pluie avait enfin cessée. Nous continuâmes à parler de tout et de rien lorsqu’une voiture arriva. C'était la conjointe de Pettan. Nous fîmes sa connaissance pendant qu'Aline continuait de prendre des photos. Midi approchait ; nous partîmes - accompagnés par les aboiements du petit Pastex - en les remerciant vivement de leur chaleureux accueil.






 
 
 
 
 
 

 

 
 





Jean Beaudéant



Accompagnée par Fabienne, nous prîmes la route d'Ordiarp. Direction quartier Garaïby.
Nous trouvons sur notre droite le panneau « vente de miel ». Après avoir monté une pente étroite nous arrivâmes devant une très grande maison avec son caractère souletin. Descendus de voiture, monsieur Beaudéant nous attendait devant la porte. Après les salutations d’usage, il nous fit entrer.

Assis autour de la table, nous nous présentâmes et commençâmes la discussion sur les abeilles. Fils d'agriculteur et agriculteur lui-même il a hérité de la passion des abeilles transmise par son père. Au sujet de son père M. Beaudéant nous dit : « Il était parti huit mois chez un professionnel à Limoges pour en savoir plus sur l'apiculture. En ce qui concerne la race, il n'est pas certain d’avoir la plus pure du coin, celle de l'abeille noire, sachant que beaucoup d'apiculteurs travaillent avec des races issues de l'importation et que les races se mélangent lorsque l’on ramasse des essaims. Il ajoute qu'on ne peut pas garder totalement la race pyrénéenne.Tant bien que mal il essaye de travailler avec l'abeille noire des Pyrénées car celle-ci est mieux adaptée que les autres qu'il juge fragile et sujettes à de nombreux maladies. Même si l'abeille des Pyrénées est plus piquante, dit-il, elle est rustique.
Il nous parla aussi du fait qu'autrefois il y avait des ruches dans chaque ferme. Mais la technique de la récolte impliquait qu’on devait tuer les abeilles avec l'aide d'une mèche soufrée. Autrefois on ne se souciait pas du tout de cela, sachant qu'il y avait des abeilles partout dans les maisons et les bois. Depuis, la modernisation de l'agriculture après la seconde guerre mondiale balaya l'ancienne agriculture paysanne proche de la nature et des abeilles. Les techniques agricoles d'aujourd'hui, notamment sur l'utilisation des pesticides se révèlent néfastes. Beaucoup les utilisent en début de printemps qui est aussi le début de la saison pour les abeilles.

Puis M. Beaudéant constate depuis deux ans le changement de climat et aussi, malheureusement, les maladies qui ravagent les ruchers notamment le varroa.
Aujourd'hui personne ne peut se permettre de tuer les abeilles, sachant qu’elles sont menacées.

Pour M. Beaudéant, les ruches standard sont les mieux. Pour le moment de la récolte, il met un étage supplémentaire appelé « corps de ruche » où se trouve le miel et d'où il fait descendre les abeilles avec l'aide d'un souffleur placé en bas de la ruche. En comparaison avec l'ancienne technique, il raconte aussi qu’autrefois les chasseurs ou les bergers observaient les arbres où étaient logées les colonies d'abeilles. Ils regardaient aussi le trajet des abeilles depuis les rivières ou les eaux stagnantes où elles buvaient et marquaient avec une hache cet arbre pour indiquer qu’il leur appartenait.
Pour une très bonne récolte de miel M. Baudéant nous expliquait que sa recette est un très beau temps d'une semaine avec une température de vingt à vingt cinq degrés.
Ses ruches sont dans plusieurs endroits différents. Il effectue ce que l'on appelle la transhumance qui ne se pratique pas seulement pour les brebis et les vaches. Ils les transportent en Haute-Soule pour le chataignier, dans le Gers pour le tournesol et enfin de cycle dans les Landes pour la bruyère.

Il est installé en GAEC avec sa sœur qui s'occupe de la vente des produits de l'exploitation sur la côte basque et sur les petites et grandes surfaces, ainsi que de la vente directe à la ferme. Le miel se vend très bien, surtout celui d'acacia. Il le valorise à son juste prix comme « l'ardi gasna » le fromage de brebis.

Mais l’heure tourne. Nous nous levons de table et la discussion se termine par des « au-revoir ». Sous la pluie battante, tout en le remerciant, nous remontons à toute vitesse dans la voiture.






jeudi 7 mai 2015

Joseph Arotcharen



Une belle après-midi d'automne. Après avoir dépassé le bourg de Chéraute, nous arrivâmes sur le petit chemin menant chez l'apiculteur, nous l'avons vu qui attendait, devant sa porte, entouré de ses chiens de chasse.

Après être entrés et avoir fait sa connaissance ainsi que celle de son épouse – l'accueil fut convivial – ils nous proposèrent du café. C'est avec un peu d'hésitations que nous lui posions des questions... En effet, c'était notre toute première interview et nous découvrions l'apiculture.

Il nous raconta que son goût pour cette activité était né durant son enfance. Son grand-père avait 2 ou 3 ruches pour la maison et lui avait transmis cette passion. Arotcharen travailla en tant que facteur avant de se consacrer pleinement à sa passion, pendant sa retraite. En effet, durant ses après-midi libres, il commençait à s’intéresser à l’apiculture. Il apprit le métier grâce à un vieil homme du Béarn qui lui enseigna tout son savoir-faire. C’est ainsi qu’il commença son cheptel à la fin des années 80 avec l’aide de sa femme, elle aussi intéressée par l’apiculture. Mais cette dernière étant allergique aux piqûres, elle dut subir une désensibilisation pendant 5 ans et grâce à cela, elle peut continuer à aider son mari.

M. Arotcharen préfère travailler avec l’abeille noire, la race locale. Il nous expliqua aussi et non sans nostalgie qu’avant, toutes les fermes avaient une ou deux ruches, pour leur consommation personnelle, mais cela se perd, comme beaucoup de choses… Après, il nous fit goûter du miel, beaucoup de miels en fait… Quatre pour être précis, du plus doux au plus fort et il nous expliqua que la douceur s’atténuait avec l’avancement du temps car les fleurs butinées n’étaient pas les mêmes. L’Acacia est très doux, le « toutes fleurs » est un peu plus fort, celui de montagne encore plus fort et celui de bruyère… Vraiment fort…
Ce miel est produit par 250 ruches qu’il fait voyager au Béarn, dans les Landes et en Soule. Il vend son miel à 6 magasins différents. D’après ses explications, il posséderait un local pour extraire le précieux liquide. Il fait partager avec beaucoup de passion son savoir en faisant visiter son rucher et conseille même les gens qui souhaiteraient s’initier aux plaisirs de l’apiculture.


Faisant partie d’un syndicat, il se retrouve avec d’autres apiculteurs pour échanger leurs pratiques respectives, leurs idées, leurs matériels.... Il nous expliqua aussi l’ancienne méthode d’extraction du miel. Pour cela ils tuaient les abeilles avec une mèche de souffre mise sous la ruche. Il fallait presser vigoureusement la cire pour récolter cette panacée mielleuse. Il nous dit aussi qu’aujourd’hui, c’était très très difficile de faire de l’apiculture à cause des parasites, des pesticides, et le frelon asiatique. De l’utilisation de la cire a son implication dans les champs fruitiers, il était fier de nous raconter sa passion et de partager son savoir. L’heure venue. La discussion prit fin. Ils nous offrirent à chacun d’entre nous un pot de miel. Nous les remercions alors vivement et reprenions le chemin du retour.